Le manioc est un tubercule qui figure parmi les principales cultures vivrières en RD Congo.
Son importance en RDC est soulignée par sa capacité à pousser même dans des zones à faibles précipitations ou à sols peu fertiles.
Face aux effets négatifs du changement climatique sur l’agriculture africaine, le manioc demeure l’une des cultures résilientes sur lesquelles le continent peut s’appuyer pour assurer sa sécurité alimentaire.
Les tubercules de manioc peuvent être consommés bouillis ou frits. Le manioc séché est moulu en farine pour obtenir une farine de manioc, consommée en accompagnement de ragoûts de légumes ou de viande.
Le manioc est également une source d’énergie importante lorsqu’il entre dans la composition de l’alimentation animale. Ce rapport sectoriel met en lumière la place du manioc dans la chaîne alimentaire africaine.
Points forts d’une ferme de manioc
La demande croissante
Le manioc était autrefois considéré comme un plat réservé aux personnes âgées et aux habitants des zones rurales. Cette mentalité erronée évolue, la population africaine, majoritairement jeune, adoptant le manioc.
Dans des villes comme Kinshasa, Lubumbashi, en RD Congo le manioc bouilli et frit est vendu ouvertement dans la rue. Les restaurants s’inspirent de cette tendance et l’intègrent à leurs menus.
En Afrique, le Nigéria est le premier producteur de manioc, avec 59 193 708 tonnes produites en 2019, soit 20 % de la production mondiale. L’Afrique produit environ 60 % du manioc mondial.
Malgré cela, la majeure partie de ce manioc est consommée sur le continent, seules de petites quantités étant exportées. Cela illustre la demande croissante de manioc en Afrique.
La stabilité des prix
Le manioc présente des prix relativement stables par rapport aux autres produits de base. Les prix du manioc varient de 0,1 à 0,5 dollar par kilogramme dans différents pays d’Afrique (Congo
Kinshasa). Ces prix sont stables depuis longtemps, ce qui permet aux agriculteurs de savoir à quoi s’attendre sur le marché.
Les possibilités de valorisation
La culture du manioc offre aux agriculteurs des possibilités de valorisation. Comme indiqué précédemment, le manioc peut être séché et moulu en farine pour la préparation de divers plats africains. Il peut également être utilisé comme ingrédient dans l’alimentation animale.
Facile à cultiver à distance
Les plants de manioc sont robustes. Ils résistent à la sécheresse et sont peu exposés aux ravageurs et aux maladies. De plus, ils peuvent prospérer même sur des sols pauvres. Ils nécessitent très peu d’entretien au champ. Ces facteurs font de la culture du manioc une culture idéale pour la culture à distance.
Démarrer une ferme de manioc au Congo Kinshasa
Terre et eau
Contrairement à la plupart des cultures qui ont des exigences écologiques strictes, le manioc peut pousser dans une grande variété de zones écologiques et de nombreux types de sols.
Les variétés de manioc ont seulement une préférence d’altitude, certaines se développant mieux à des altitudes spécifiques. Des précipitations sont nécessaires au stade de la plantation pour faciliter l’enracinement. Après cela, les plantes peuvent bien pousser même avec des pluies très minimales.
Culture en plein champ
Le manioc est cultivé selon la méthode de culture en plein champ. Cette méthode permet aux plantes de pousser dans des conditions écologiques naturelles et non dans un environnement contrôlé comme celui d’une serre ou d’une culture hydroponique.
Produits et services
Karibuni : Le Karibuni est une variété de manioc développée par l’Institut de recherche agricole (KARI). Ses tiges sont courtes. Ses tubercules ont une texture rugueuse et une forme cylindrique. Il faut de 8 à 12 mois pour que le Karibuni arrive à maturité, produisant 21 tonnes par acre dans des conditions optimales.
Nzaluka : Le Nzaluka a également été développé par le KARI. La texture de son tubercule de manioc est rugueuse. Il met de 6 à 8 mois à mûrir. Le rendement potentiel à l’acre est de 21 tonnes. C’est la variété la plus recommandée pour les cultures intercalaires.
Shibe : Le Shibe est une variété de manioc à haut rendement développée par le KARI. Son potentiel de rendement est de 28 tonnes dans des conditions optimales. Ses plantes sont droites, sans branches, tandis que ses tubercules sont lisses.
Siri : Développée par KARI, la variété Siri est courte et dépourvue de branches. Elle arrive à maturité en 8 à 12 mois et offre un rendement potentiel de 23 tonnes par acre dans des conditions optimales. Ses tubercules sont lisses et présentent de nombreuses constrictions.
Karembo : Le Karembo est une variété de manioc développée par KARI. Il arrive à maturité après 8 mois et offre un rendement potentiel de 27 tonnes par acre dans des conditions optimales. Les tubercules sont courts et cylindriques. Cette variété ne donne pas de bons résultats en culture intercalaire.
Tajirika : Tout comme les autres variétés, Tajarika a été développée par KARI. Sa maturation dure huit mois et son rendement potentiel atteint 25 tonnes par acre dans des conditions optimales. Ses tubercules de manioc sont lisses et leur écorce est blanc-crème.
Comment exploiter une ferme de manioc en RD Congo ?
Les activités clés : Les principales activités de la culture du manioc sont la sélection variétale, la préparation du sol, la plantation, le désherbage, le buttage, la récolte et la transformation. Il faut veiller à ce que toutes ces activités soient réalisées correctement et dans les délais.
L’exploitant agricole : Bien que le manioc soit une culture rustique, un entretien adéquat des champs doit être assuré en permanence. L’exploitant agricole réalise toutes les activités clés, de la plantation à la transformation. Dans les grandes exploitations, il supervise la main-d’œuvre salariée.
La chaîne d’approvisionnement : Choisir la bonne variété : Les agriculteurs doivent s’assurer d’obtenir la bonne variété de boutures de manioc à planter.
Il est fréquent que les agriculteurs qui souhaitent acheter des variétés à maturation rapide se voient proposer des variétés qui mettent plus d’un an à mûrir. Les agriculteurs doivent acheter leurs boutures auprès de centres de recherche comme KALRO ou d’autres vendeurs réputés.
Marketing et vente pour une ferme de manioc
Les clients types : Les acheteurs de manioc sont généralement des grossistes, des entreprises agroalimentaires, des épiceries et des magasins de céréales qui achètent du manioc séché.
Bien qu’il s’agisse des acheteurs traditionnels de manioc, les producteurs de manioc doivent faire preuve de créativité pour optimiser leurs marges. Les réseaux sociaux et les plateformes de vente en ligne permettent d’atteindre directement les consommateurs et de leur vendre au prix de détail.
Croissance et évolutivité : Avant d’envisager une expansion, les agriculteurs doivent prendre en compte les chiffres de consommation de leur région ou de leur marché cible. Une expansion doit être réalisée en cas de prévision d’une hausse de la consommation.
Parmi les facteurs pouvant servir à prévoir une augmentation de la consommation, on peut citer l’émergence de nouveaux centres urbains, la croissance démographique et la hausse des prix des produits concurrents comme le maïs, le blé, les pommes de terre et le riz. L’expansion implique également l’augmentation des superficies cultivées et des intrants, comme les boutures.
Les risques majeurs dans une ferme de manioc
Les variétés à maturation longue : Le plus grand risque pour les cultivateurs de manioc débutants réside dans la présence de plants de manioc à maturation longue sur le marché.
Ces plants sont présentés comme des variétés à maturation rapide que les agriculteurs peuvent être amenés à acheter par ruse. Nombre d’entre eux se retrouvent avec des variétés à maturation longue qu’ils n’avaient pas prévu de cultiver, ce qui entraîne des pertes.
Combien pouvez-vous gagner dans une ferme de manioc en RDC ?
Rendement estimé : En appliquant les pratiques agricoles recommandées, notamment en cultivant des variétés améliorées de manioc, vous pouvez espérer une production de 20 à 28 tonnes de manioc par acre. Cela représente environ 4 000 à 5 600 dollars par acre, sur la base d’un prix de vente à la ferme de 0,2 dollar le kg.
Vous pouvez obtenir un meilleur rendement en vendant directement aux consommateurs au prix de détail. Pour ce faire, exploitez les réseaux sociaux et les plateformes de vente en ligne populaires de votre pays.
À qui s’adresse l’activité de la culture de manioc ?
La culture du manioc convient aux agriculteurs dont les terres sont situées dans des zones à faibles précipitations. Cependant, ces zones ne doivent pas être totalement arides, sauf en cas d’irrigation.
On peut planter le manioc dans des zones où d’autres cultures ont des rendements médiocres en raison de sols pauvres, de déficits pluviométriques ou de pluies irrégulières.
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